Hélène Pereira

Salle 20 • Cité de la musique et de la danse

Jeudi 30 mai • de 13h à 17h

Hélène Pereira a d’abord étudié le piano auprès de Christine Hartley, élève de Claudio Arrau, qui lui a enseigné pendant plusieurs années « l’art de jouer avec tout son corps », privilégiant le travail sur la construction des sons par les gestes à travers « une conscience corporelle globale ».

Après une médaille d’or dans la classe de Bernard Ringeissen ainsi qu’un prix d’excellence au Conservatoire de Rueil-Malmaison, elle sera lauréate de nombreux premiers prix de musique de chambre et se perfectionnera par la suite avec Thierry Rosbach.

Parallèlement, elle a poursuivi des études universitaires à la Sorbonne notamment avec un mémoire de DESS sur « La mise en musique des poèmes de Charles Baudelaire ».

À cette période, elle accompagne régulièrement des récitals lyriques au Studio Théâtre de la Comédie Française, mais également les master-classes de Rachel Yakar, François Le Roux ou encore Christa Ludwig…

Sa rencontre avec François Rossé, qui lui dédit plusieurs œuvres, ouvre aussi une période axée sur l’improvisation et la musique contemporaine, explorant encore et toujours cette recherche de la musique du corps et « dont le son est une conséquence ».

Profondément engagée dans la musique de création, elle travaille en étroite collaboration avec des compositrices et compositeurs du monde entier.

Elle est dédicataire de nombreuses œuvres : Iván Solano, Gerard Pape, Robert Coinel, Michel Boedec, Dimitri Tchesnokov, Philippe Festou (qui lui consacrera d’ailleurs un film documentaire)…

Son disque « Azoth » sur le label autrichien Col Legno a été nominé en 2019 au « Preis der deutschen Schallplattenkritik » (Prix de la critique de disques en Allemagne) et a fait partie de la sélection des meilleurs disques de musique contemporaine de l’année 2019 sur la revue Italienne Percorsi Musicali ; ce disque marque son intérêt particulier pour les étroites collaborations qu’elle aime entretenir avec les compositrices et compositeurs tels Dominique Lemaître, Mayu Hirano, Lionel Ginoux, Rey Eisen, Régis Campo, Isotta Trastevere, Alexandros Markeas ou encore Hugues Dufourt…

Plus récemment, le compositeur Italien Luigi Esposito, spécialiste de la pictographie musicale s’est consacré à l’écriture d’un opéra de chambre dédié à la pianiste sous le titre de « Il quaderno di Hélène ».

Hélène Pereira est aussi impliquée dans différents contextes musicaux, pour la création de pièces de piano préparé, de musique mixte utilisant des principes électroniques tel le Disklavier de Jean-Claude Risset, les sons fixés ou le retraitement en temps réel, qu’elle réalise en partenariat avec le GMEM (centre national de création musicale de Marseille).

Passionnée par le mélange des arts et leur interaction, elle n’hésite pas à travailler sur des projets transversaux avec de multiples artistes (improvisateurs, comédiens, danseurs, plasticiens, cinéastes, écrivains, chercheurs au CNRS) : Jean-Luc Parant, Jean-Luc Arnaud, Thierry Paillard, Placide Zéphyr, Jean-Marc Montera…

Dans ce contexte de création et d’expérimentation, elle conserve une affection et un point d’écoute particuliers vers la musique plus étonnante et paradoxalement moins jouée de l’œuvre d’Erik Satie où elle ne cesse d’ouvrir des voies d’interprétation encore inexplorées.

Pianiste et soliste de l’ensemble Yin dédié à la musique de création, elle se produit sur scène dans de nombreux festivals en France et dans le monde.