Saison publique

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Auditorium • Cité de la musique et de la danse

Mardi 20 février • 20h30

Dans le cadre du Festival du Conservatoire

Ariane Wohlhuter, voix
Stéphanie Pfister, violon
Patrick Blanc, flûte à bec
Franziska Finckh, viole de gambe
Christine Héraud, clavecin
Boutros El Amari
, récitant

« Cette morale qui s’apprend par la lecture des Fables […] a été tellement estimée dans tous les pays et dans tous les siècles, qu’il n’est pas besoin d’une longue Préface pour la rendre recommandable. »
Antoine Furetière, Fables, préface, 1671

Jean de La Fontaine, auteur de tous les âges, s’inspire des courts récits d’Esope, de Socrate ou de Pilbay, avant de les moderniser. Se servant d’animaux « pour instruire les hommes », il figure un monde imaginaire, et leur donne la parole pour jouer en permanence sur leur rapport à l’humain dans des scènes pittoresques et humoristiques. La Fontaine se sert de toutes les ressources de la forme versifiée pour dynamiser le récit, et lui donner l’allure naturelle d’un conte aux dimensions théâtrales.
Il n’est pas le seul auteur de son siècle à exceller dans ce genre. Antoine Furetière, qui fait dialoguer la tortue et le singe, le bœuf et le crocodile, le renard et la taupe… accorde aux fables des vertus politiques :
« C’est aussi le seul genre d’écrit qui a servi également à instruire le Peuple et les Rois….Une même leçon a profité aux uns et aux autres. »
Conscient de l’ancestralité du genre, il en loue la sagesse intrinsèque :
« C’est aussi ce qu’il y a de plus ancien dans l’empire des Lettres, puisque les Fables viennent originairement des Orientaux, et qu’elles ont été en vogue chez les Indiens et les Égyptiens…
Presque toujours la sagesse de ces peuples y était renfermée, aussi bien que dans les paraboles, les énigmes et les hiéroglyphes. »

Devant leur succès, les Fables ont été rapidement mises en musique, d’abord sous forme de vaudevilles, sur des airs à la mode, ou par des compositeurs de la cour comme Louis-Nicolas Clérambault. Petite revanche, brève consolation, pour celui qui rêvait d’un opéra, et dont le livret de sa Daphné avait été refusé par Lully…
Plus près de nous, les artistes tels que Gustave Moreau et l’Alsacien Gustave Doré, s’emparent à leur tour des fables et publient des illustrations.
Ce concert des enseignants du Département de musique ancienne du Conservatoire vous immergera dans un monde imagé et malicieux, un brin railleur, et pour tout dire, baroque.

Programme du concert

Programme du festival